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Militante passionnée, bénévole infatigable et fière Mohawk, Nicole McCormick presse les autorités d’agir pour offrir espoir et guérison aux Autochtones.

Nicole McCormick, employée de Rogers, tenant une plume à côté du logo de Rogers.

Chaque battement de cœur et chaque souffle de Nicole McCormick nous invitent à écouter, à comprendre et à agir. Nicole est gestionnaire de l’affectation pour CityNews à Toronto et leader du groupe de soutien pour les employés du Réseau des Autochtones de Rogers. Nous rencontrons la conteuse et l’éducatrice autochtone dans le cadre d’une édition spéciale en deux parties de L’étincelle.

L’abandon et les mauvais traitements qu’a connus Nicole pendant son enfance l’ont incitée à tisser des liens avec des aînés mohawks à l’adolescence. Elle y a trouvé un espace pour renouer avec ses racines, ce qui a réveillé en elle une volonté de défense des droits, de sensibilisation et d’alliance. Elle s’est engagée dans la guérison des traumatismes intergénérationnels des peuples autochtones partout au Canada. Leader passionnée au sein de Rogers, Nicole partage généreusement son histoire personnelle et ses enseignements pour aider à bâtir une entreprise, une communauté et un pays plus inclusifs.

L’étincelle :

Abandonnée par son père biologique mohawk et négligée par sa mère aux origines mixtes, Nicole a commencé à chercher une communauté et à nouer ses propres liens avec son ascendance autochtone pendant son adolescence. À la recherche de mentorat et de guérison, elle est entrée en contact avec l’Indian Regional Center de Hamilton, où elle a participé à des cours de perlage et de cuisine. Elle y a appris à confectionner des capteurs de rêves pour l’aider à surmonter son anxiété – une façon de se garder l’esprit occupé et de se rapprocher de sa culture. À mesure que ses liens avec l’Indian Regional Center se renforçaient, Nicole approfondissait sa relation avec sa communauté. Elle a participé à des activités culturelles et a découvert les jardins de plantes médicinales, qui l’ont mise en relation avec la terre et la sagesse traditionnelle.

Son admission au programme de télédiffusion du Mohawk College a marqué un tournant pour elle. Un professeur a encouragé Nicole à poser sa candidature pour une bourse de stage autochtone et, parmi des milliers de postulants, c’est elle qui l’a décrochée. Pour la première fois, elle s’est sentie vue et validée en tant que personne autochtone. C’était l’affirmation dont elle avait besoin pour croire qu’elle avait le droit de prendre sa place, de s’exprimer et de changer les choses. Elle a pris conscience de son importance. Les Autochtones sont des conteurs :et le journalisme l’interpelait.


À titre de conteuse et de gestionnaire des affectations chez CityNews, Nicole a été l’une des forces motrices d’un reportage sur les pensionnats, diffusé à l’occasion de la Journée du chandail orange (30 septembre 2020), une journée nationale de sensibilisation et de reconnaissance des répercussions durables du système des pensionnats sur des générations d’Autochtones*. Ce puissant reportage a récemment été mis en nomination pour un prix de l’ANRTN.

La puissance de sa voix augmente : avec l’aide de sa communauté, Nicole apprend à parler Kanien’kéha (la langue mohawk).

La portée :

De l’enquête au mentorat, son engagement à aider les autres paraît sans borne. Elle redonne à la communauté en enseignant aux enfants comment fabriquer des capteurs de rêves, elle a siégé à plusieurs comités consultatifs pour soutenir les adolescents autochtones et elle est une mentore auprès de l’organisme communautaire autochtone Indspire. Nicole a fait du bénévolat auprès de personnes souffrant de toxicomanie et a siégé à un comité pour un programme de justice réparatrice. Elle cultive des liens forts avec le Mohawk College et siège au conseil consultatif du programme de journalisme du Mohawk College ainsi que du Centennial College. 

Nicole a fait du bénévolat au Woodland Cultural Centre, qui œuvre à la préservation et à la promotion de l’histoire, de l’art, de la langue et de la culture des peuples autochtones. Le Centre se trouve sur le site de l’ancien pensionnat Mohawk Institute, où Nicole a travaillé au projet « Save the Evidence », une campagne de restauration qui vise à transformer l’édifice en lieu historique et en ressource éducative. Le Centre servira de principale référence pour obtenir de l’information sur l’histoire et les répercussions des pensionnats au Canada – une ressource dont nous avons besoin plus que jamais.

Nicole a laissé sa trace et a eu une incidence partout chez Rogers. Elle a passé neuf mois à créer le désormais emblématique espace de réconciliation Downie Wenjack au siège social de Rogers à Toronto et l’espace de réconciliation de Kelowna dans le nouveau centre de solution client. De plus, elle mène des consultations à l’échelle de l’entreprise afin de rapprocher les communautés et les équipes et de donner plus de possibilités, notamment en tissant des liens durables avec les Premières Nations de Peguis, d’Enoch et de Westbank.

Pourtant, son travail n’est pas terminé. On ne met pas facilement de côté un rôle de défense des droits. Qu’il s’agisse du système de placement en famille d’accueil, des systèmes pénitentiaires, de l’éducation, des hôpitaux ou même de la rue, où que nous regardions, les Autochtones reçoivent le message qu’ils n’ont pas leur place et qu’ils n’ont pas assez à offrir. Dès qu’elle en a l’occasion, Nicole se concentre sur la sensibilisation au sujet de l’importance d’embaucher des Autochtones, de les présenter dans notre contenu et de les inclure dans la prise de décision. C’est déchirant lorsque ces leçons ne sont pas intégrées du premier coup, mais cela n’arrête pas Nicole. Parce que laisser les autres dans leur zone de confort n’est pas la solution.


Nicole indique la voie à suivre, mais chacun d’entre nous doit s’y rendre par lui-même. Le rôle d’allié est un travail : il exige des actions. La première action à poser c’est de lire pour mieux comprendre l’expérience et la guérison des personnes autochtones, en commençant par les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, puis en voyant comment Rogers rend hommage aux Autochtones et célèbre leurs cultures.

* Remarque : Cette conversation entre Nicole et Sev s’est déroulée avant la découverte tragique de 215 dépouilles d’enfants autochtones enterrées près d’un ancien pensionnat de Kamloops. Nicole a récemment fait part de ses réflexions au sujet de cette perte atroce. Vous pouvez les lire ici.

Pour en apprendre plus sur les pensionnats et sur la Commission de vérité et réconciliation du Canada, rendez-vous sur le site du Centre national pour la vérité et réconciliation et encouragez le travail de Nicole en vous informant davantage ou en faisant un don dans le cadre du projet « Save the Evidence ». Pour soutenir les survivants des pensionnats autochtones, visitez le site de la Indian Residential School Survivors Society.