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Tarification et investissements – Trouver le juste équilibre pour renforcer le secteur des télécommunications du Canada

Alors que l’inflation globale atteignait son niveau le plus élevé en 30 ans (en anglais) à la fin de 2021, le prix des forfaits de téléphonie cellulaire renverse cette tendance, contrairement au coût des autres biens de consommation et services qui continue de grimper.

En mars 2020, le gouvernement s’est engagé à réduire le coût des forfaits sans-fil de 25 % sur une période de deux ans. Il a mesuré les progrès en faisant le suivi des prix de détail chaque trimestre pour les forfaits offrant 2 Go, 4 Go et 6 Go de données.

Récemment, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il avait respecté son engagement, et ce, même si le plus récent indice des prix à la consommation (IPC) de Statistique Canada indique que les prix des autres biens de consommation et services ne cessent d’augmenter.

Selon les dernières données de Statistique Canada, l’IPC a connu une hausse de 4,8 % en décembre et se maintient à son plus haut niveau en 18 ans. Toutefois, l’indice des services cellulaires, pour sa part, a reculé de 0,8 % en décembre 2021. Ce dernier a enregistré une baisse vertigineuse de 27,4 % sur deux ans. Le graphique ci-dessous présente l’évolution de chacun des indices.

Bien que les prix aient poursuivi leur chute depuis 2019, l’utilisation de la clientèle a subi une hausse marquée. Depuis le lancement en 2019 de nos forfaits Infini de Rogers qui comprennent des données illimitées sans frais d’utilisation excédentaire, la quantité moyenne de données consommée par notre clientèle a plus que doublé.

L’accroissement rapide de l’utilisation et la nécessité d’une connectivité plus rapide et plus fiable exigent que nous investissions continuellement des milliards de dollars dans nos réseaux.

Au cours des 35 dernières années, Rogers a investi plus de 65 milliards de dollars dans ses réseaux. L’année dernière, Rogers a également investi 3,3 milliards de dollars afin d’acquérir le spectre de 3 500 MHz, qui atteint 99,4 % de la population canadienne, lui permettant ainsi d’améliorer et d’accélérer l’expansion de son réseau 5G. Et dans le cadre de son alliance avec Shaw, l’entreprise investira 2,5 milliards de dollars pour bâtir des réseaux 5G dans l’Ouest canadien au cours des cinq prochaines années.

Les investissements consentis nous ont permis de bâtir une infrastructure numérique qui est considérée comme l’une des meilleures au monde depuis des années. Cependant, le virage vers la 5G a changé la donne et nous sommes maintenant à la croisée des chemins.

L’économie numérique mondiale évolue à un rythme soutenu, et d’autres pays se mettent rapidement à investir dans la technologie 5G afin de transformer leurs industries, de créer des emplois et de stimuler la croissance.

Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre du retard; une infrastructure numérique de classe mondiale est une condition préalable à notre croissance économique et à notre prospérité futures. Toutefois, la mise en place de cette infrastructure essentielle nécessitera des investissements générationnels.

Selon des estimations, au cours des cinq prochaines années, notre industrie devra investir 26 milliards de dollars pour la construction de réseaux 5G à l’échelle du pays, étant donné que l’on estime que cette technologie coûtera considérablement plus cher à construire que la 4G.

Pour ce faire, les bâtisseurs de réseau doivent investir des milliards de dollars dans l’amélioration et l’expansion des réseaux du Canada pour les décennies à venir et il faut se doter d’une réglementation juste, prévisible et favorable à un tel investissement.

Il est maintenant temps de se concentrer sur les initiatives qui favorisent l’adoption d’une politique équilibrée en matière d’acquisition de spectre, qui soutiennent la concurrence fondée sur les installations et qui mettent en place des mesures qui facilitent la mise en œuvre des projets de l’industrie liés à la 5G. Cette mesure aidera le Canada à devenir un chef de file en télécommunications et continuera de permettra à l’industrie d’offrir une valeur ajoutée accrue aux consommatrices et consommateurs canadiens.

Charit Katoch, directeur, Politique publique