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Journée internationale des personnes handicapées — Un regard sur les expériences quotidiennes des personnes handicapées et de leurs proches

Image de trois membres de l'équipe Rogers

La pandémie a mis en lumière le besoin criant de changement dans les communautés en quête d’équité, notamment en éliminant les obstacles et en donnant des possibilités aux personnes handicapées et aux gens qui les appuient.

Aujourd’hui est la Journée internationale des personnes handicapées, une journée officiellement reconnue par l’Organisation des Nations Unies depuis 1992 dans le but d’accroître la sensibilisation et de promouvoir les droits et le bien-être des personnes handicapées.

Journée internationale des personnes handicapées

Pour souligner cette journée, nous passons la plume à Ailen, à Corinna et à Sara — trois membres de l’équipe Rogers qui s’identifient comme une personne handicapée ou qui s’occupent d’un ou d’une membre de leur famille vivant avec un handicap.

Lisez leurs témoignages sur la façon dont elles ont surmonté les obstacles et sur l’impact de la pandémie sur leur quotidien.

Ailen Taitt Kinsey

Ailen et son fils Jack.
Ailen fait partie de l’équipe Rogers depuis plus de 20 ans, où elle a occupé plusieurs postes au service à la clientèle et en sécurité au travail.

Je me souviens très bien du moment. Il y avait des milliers de mots dans le rapport neurologique de mon fils Jack, mais je ne voyais qu’une seule chose : trouble du spectre de l’autisme. Je ne savais pas ce qui allait attendre mon fils ou si j’allais avoir la force d’être la mère dont il avait besoin.

Lorsqu’il était tout-petit, Jack était fasciné par les interrupteurs. Il les actionnait des dizaines de fois de suite, plusieurs fois par jour. Un changement de routine était difficile pour lui et, à l’école, il était souvent perdu sur les plans scolaire et social.

Pendant des années, j’arrivais souvent au travail complètement épuisée émotionnellement et mentalement. Je me sentais coupable d’être au travail plutôt qu’avec Jack. L’été, mon mari et moi devions souvent quitter le travail pour aller le chercher au camp de jour, pour nous faire dire que les choses ne fonctionnaient pas et qu’il ne pouvait plus y aller. À certains moments, on n’avait aucune idée de ce qu’on allait faire avec Jack le lendemain.

Je n’aurais jamais souhaité que la pandémie de COVID‑19 survienne. Par contre, la possibilité de travailler à domicile a été une bénédiction pour ma famille. L’école en ligne fonctionne bien pour Jack, à tel point que ses compétences en lecture, en rédaction et en compréhension se sont considérablement améliorées au cours des deux dernières années. Lorsqu’il commence à se sentir frustré, on est là pour l’encourager, le consoler et le renvoyer à son ordinateur pour reprendre ses cours.

Je suis très reconnaissante d’avoir la chance de pouvoir travailler de la maison une partie du temps. Ce sera agréable de retrouver les gens que je n’ai pas vus en personne depuis près de deux ans, et en tant que professionnelle de la sécurité, j’ai hâte de retourner sur le terrain et de visiter différents environnements de travail.

Cette période a changé les choses pour beaucoup d’entre nous. J’espère que nous nous en souviendrons et que nous ferons de notre mieux pour nous soutenir mutuellement de toutes les façons possibles.

Corinna Matteliano

Portrait de Corinna
Corinna est chef de projet principale, Services de création et de production, et fêtera ce mois-ci ses dix ans de service au sein de l’équipe Rogers.

Je m’appelle Corinna Matteliano, et je suis atteinte de sclérose en plaques, qui est un handicap à la fois visible et invisible. Ma sœur, qui a quatre ans de plus que moi, est également atteinte de sclérose en plaques. Même si nous sommes atteintes de différentes formes de la maladie, j’étais un peu mieux préparée pour ce à quoi j’allais devoir faire face après mon diagnostic.

La sclérose en plaques m’a forcée à être très à l’écoute de mon corps. Parfois, je dois prendre des décisions qui peuvent paraître banales pour certaines personnes. J’ai dû admettre que je ne pouvais pas tout faire, ce qui a été difficile et j’ai aussi dû apprendre à accepter l’aide des autres.

J’ai aussi appris que, même s’il est plus facile de se concentrer sur les choses que j’ai perdues, les meilleures récompenses viennent de l’appréciation des petites choses de la vie.

J’ai eu la chance de travailler à domicile, ce qui m’a donné le luxe d’avoir du temps : du temps pour moi, au besoin, et du temps pour travailler sur d’autres aspects de ma vie chez Rogers en plus de mes tâches habituelles. J’ai également eu l’occasion d’emménager dans une maison qui répond davantage à mes besoins.

J’ai hâte de revoir des collègues en chair et en os lorsque nous commencerons à retourner au bureau, et j’espère vraiment que les membres de mon équipe continueront à apprécier ce que j’ai pu accomplir au cours de la dernière année.

Sara

Sara et sa fille
Sara travaille comme conseillère juridique chez Rogers depuis 11 ans.

Je travaille comme conseillère juridique chez Rogers et je suis également mère de deux filles, âgées de 8 et 5 ans.

Ma fille aînée a reçu un diagnostic d’autisme au début de 2019. Depuis ce temps, j’apprends beaucoup des spécialistes de l’autisme avec qui nous communiquons, mais les renseignements les plus précieux proviennent de ma fille et des diverses voix au sein de la communauté autiste.

Ma fille a des traits qui lui sont propres, et je l’adore. Elle est intelligente, courageuse, passionnée et toujours rassembleuse, et elle communique bien verbalement. Mais elle a en même temps de la difficulté à interagir socialement et à maîtriser ses émotions, en plus d’avoir des problèmes sensoriels et qui touchent ses fonctions exécutives.

Depuis le début de la pandémie, notre plus grand défi a été de jongler avec le travail lorsque l’école a fermé ses portes, en plus de l’incertitude quant à la durée de la pandémie. Travailler de la maison nous a donné plus de souplesse et plus de proximité avec notre fille, et nous avons été en mesure de communiquer plus efficacement avec ses enseignants et d’adapter son horaire grâce à des programmes spécialisés.

J’ai hâte de retourner au bureau, mais je suis heureuse de savoir que les choses seront différentes. Je considère que Rogers travaille fort pour être un environnement inclusif et, personnellement, les dispositions dont j’ai actuellement besoin reposent sur une plus grande souplesse dans ma journée pour mieux aider ma fille, et je suis heureuse d’avoir eu l’occasion de vivre cette expérience.