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5G Canada : quel est l’avenir?

La vision de Robert Ghiz, président et chef de la direction de l’ACTS (Association canadienne des télécommunications sans fil), quant aux changements possibles pour la société en raison de la 5G peut être considérée comme ambitieuse. Il a animé la première table ronde de la série virtuelle de l’ACTS « 5G Canada : quel est l’avenir? » depuis Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard. Il a raconté qu’en 1864, dans cette même ville, les provinces de l’Atlantique débattaient de leur avenir : devenir un bloc indépendant ou même se joindre aux États-Unis! La Conférence de Charlottetown a marqué le début du processus de la Confédération canadienne. Les provinces maritimes se sont finalement jointes à la Confédération en raison de la promesse de construire un chemin de fer traversant le pays.

Les chemins de fer et l’idée de relier le Canada à l’époque ont pu être considérés comme un projet aussi ambitieux que le déploiement de la 5G. C’est grâce aux chemins de fer si le Canada a connu du succès sur le plan social et économique. Robert Ghiz croit que l’avènement de la 5G constitue un point d’inflexion semblable, qui permettra au pays de devenir plus compétitif à l’échelle mondiale.

Eric Smith, vice-président principal de l’ACTS, a animé la table ronde à laquelle participaient Luciano Ramos, premier vice-président, Réseaux centraux et ingénierie, Rogers; Bruce Rodin, vice-président, Technologie sans-fil, Bell; et Chris Pearson, président, 5G Americas. 5G Americas est une association professionnelle qui soutient l’évolution vers la 5G en Amérique du Sud, en Amérique centrale et en Amérique du Nord. Les trois conférenciers ont abordé le sujet sous des angles différents.

Chris Pearson a expliqué que la 5G est la génération de technologies sans-fil qui connaît la croissance la plus rapide (si l’on se réfère à la croissance trimestrielle). Les vitesses moyennes de la 5G sont 205,3 % plus rapides que celles de la 4G LTE. Parmi les pays du G7, le Canada se classe au 3e rang pour la 5G. Et surtout, il a souligné que la 5G a été conçue pour répondre à de nouveaux scénarios d’utilisation verticaux, soutenant un écosystème d’innovation.

Luciano a parlé du potentiel de transformation de la technologie. Nous ne pouvons même pas imaginer tous les scénarios d’utilisation qui pourraient être créés. On ne sait jamais, l’équivalent des grandes entreprises de la Silicon Valley pourrait voir le jour ici, au Canada, grâce à la 5G. Luciano a parlé aussi de l’énorme travail nécessaire pour déployer la 5G, en particulier des difficultés d’exploitation au Canada en raison du vaste territoire et de la faible densité de population.

Bruce Rodin a mis l’accent sur les avantages techniques de la technologie, en particulier sous sa forme autonome. Cette technologie permettra le découpage du réseau, c’est-à-dire qu’elle permettra au fournisseur de services sans-fil d’offrir une connectivité efficace à différentes vitesses et latences pour différents scénarios d’utilisation en simultané. Il a parlé de l’informatique en périphérie grâce à laquelle une plus grande partie des ressources informatiques et des données stockées se trouve près de l’appareil plutôt qu’à distance. Les temps de réponse sont alors beaucoup plus rapides. Tous les conférenciers ont abordé cet élément clé qui rend cette évolution vers la technologie 5G emballante. Les technologies précédentes, de la 1G à la 4G, étaient essentiellement des améliorations à ce qui existait déjà. La 5G, dans sa forme finale, sera la première technologie autonome, construite à partir de rien. Rogers a commencé à déployer son réseau 5G autonome en décembre 2020.

Voici le message clé de la table ronde : la 5G est une mise à niveau exceptionnellement puissante de ce que la technologie sans-fil peut faire et de ses possibilités. Alors que nous imaginons notre vie après la COVID-19, Rogers a hâte de voir ce que la 5G peut faire pour les clients, les entreprises, le Canada et notre prospérité.

Charit Katoch