Partagez votre fierté : Comment l’adversité a transformé la vie de Mel
Pour souligner le mois de la Fierté, nous présenterons des expériences vraies et authentiques de certains membres LGBTQ2S+ de notre équipe qui nous diront comment ils partagent leur fierté ce mois-ci et au quotidien. Mel Boulard, membre de l’équipe Expérience client, travaille chez Rogers depuis 15 ans. Pendant cette période, Mel a surmonté l’adversité pour arriver à afficher fièrement sa véritable identité, jour après jour.
Voici l’histoire de Mel.
Parle-nous de toi et de ton expérience d’affirmation de ton identité en tant que membre de la communauté LGBTQ2S+.
Depuis mon plus jeune âge, je savais que je n’étais pas hétérosexuel. J’étais mal dans ma peau. Mais, la situation était différente à l’époque et le niveau d’acceptation n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. À l’adolescence, je voulais accepter mon identité, mais des événements ont fait en sorte que ma vie a pris une tournure dramatique et que je me suis enfermé dans la peur. J’ai donc enfoui en moi ma véritable identité et tenté de rentrer dans le moule.
Plus les années avançaient, plus j’étais en conflit avec moi-même : après plusieurs relations violentes, j’ai fini par me marier et avoir trois enfants. Avant la naissance de ma cadette, j’ai fait une fausse couche. Bien que cette période difficile m’ait conduit à la dépression, elle m’a aussi permis de renaître.
Une vague de changements a marqué les années qui ont suivi cette fausse couche. C’est la naissance de ma plus jeune et la fin d’une dépression qui m’ont aidé à prendre la décision de cesser de me cacher. J’ai pris alors la décision de me confier à une amie ayant vécu une situation semblable il y a quelques années : cette dernière a adopté une attitude protectrice à mon égard et m’a grandement soutenu dans l’affirmation de mon orientation. Je me sentais hypocrite d’élever mes trois filles en les encourageant à être fortes et confiantes, alors que je ne l’étais pas moi-même. À peu près à la même époque, ma mère est tombée malade et j’ai tenu à ce qu’elle sache qui j’étais réellement.
C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à accepter mon identité et que j’ai officiellement affirmé que j’étais lesbienne. Je l’ai d’abord dévoilé à mes parents. J’étais terrifié. Je leur ai écrit une lettre afin de leur raconter mon histoire. Après leur avoir remis la lettre, je suis parti. Quelques minutes après l’avoir lue, mes parents m’ont téléphoné et m’ont dit : « Tu es notre enfant et nous t’aimerons toujours tel que tu es. » J’ai pleuré en entendant ces paroles, mais je me suis aussi senti plus heureux et plus en sécurité. Je l’ai ensuite annoncé à mon mari de l’époque, à mes amis et à mes collègues.
Je me rappelle avoir été habité par un sentiment de peur chaque fois que j’en parlais à une personne, mais l’immense majorité d’entre elles m’ont accueilli à bras ouverts et m’ont appuyé!
De quelles façons ta vie a-t-elle changé depuis que tu as dévoilé ta véritable identité?
Ma vie a complètement changé, notamment ma confiance en moi et la conscience de mon identité. Il y a eu beaucoup de hauts et de bas : de la procédure de divorce en cours et du fait de me retrouver parent célibataire en passant par la rencontre de ma fiancée extraordinaire et la découverte de ma véritable identité. Ma fiancée est la personne qui m’apporte le plus grand soutien tandis que je poursuis cette démarche d’exploration identitaire. Je suis toujours en plein processus de transformation : je cherche encore à me définir en tant que personne non binaire et transmasculine et à me sentir ainsi plus à l’aise dans ma peau et dans mon identité.
J’ai commencé à changer mon prénom et mes pronoms de préférence au travail, ce qui a été une énorme étape. C’est tout un poids qui s’est retiré de mes épaules. Je sais que le chemin devant moi est semé d’embûches, mais je suis si fier de moi aujourd’hui. L’affirmation de mon orientation m’a permis de faire la paix avec moi-même et avec mon entourage.
Quand mon enfant de 10 ans m’a dit s’identifier comme bisexuel et non binaire, je me suis rendu compte de l’incidence de ce processus sur mes enfants. À ce moment-là, j’ai pris conscience que je leur avais enseigné l’importance du courage et de la confiance en soi.
Maintenant que tu as du recul, quel conseil donnerais-tu au jeune Mel pour qu’iel vive en paix avec son identité?
Sois toi-même! Cesse de craindre ce que les autres pensent ou pourraient dire et commence à te débarrasser de toutes ces couches qui t’étouffent pour trouver ta propre identité. Tu es fort et des personnes te soutiendront et seront là pour toi — tu n’es pas seul. N’oublie jamais que surmonter sa peur, c’est le chemin vers la liberté.
Comment vas-tu partager ta Fierté cette année?
Nous avons fièrement accroché notre drapeau de la Fierté sur notre demeure et nous participerons aux événements virtuels au travail et dans notre région. Si tout se passe bien, j’espère prendre part au festival de la Fierté en personne avec ma famille. Nous célébrons également la Fierté au quotidien en étant chaque jour fiers de ce que nous sommes!
Merci d’avoir partagé ta fierté, Mel!