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Mois de l’histoire des Noirs : voici ce que Jerome Samuels souhaite pour l’avenir de l’histoire des Canadiennes et Canadiens noirs

Pour le Mois de l’histoire des Noirs, nous braquons les projecteurs sur la contribution des Canadiennes et Canadiens noirs, de Rogers et de l’extérieur de l’entreprise, qui ouvrent la voie et préparent la prochaine génération de jeunes Afro‑Canadiennes et Afro‑Canadiens à réaliser leur plein potentiel.

Aujourd’hui, Jerome Samuels, directeur principal, Planification et stratégie chez Rogers, nous raconte comment ses expériences de vie l’ont préparé à jouer un rôle de leader et de mentor dans sa communauté.

Le Mois de l’histoire des Noirs est une belle occasion pour la communauté noire de s’exprimer et de mettre en lumière ses expériences. Pourquoi croyez-vous que l’histoire des Noirs élargit l’éventail des possibilités pour l’avenir des personnes noires?

Pour moi, le Mois de l’histoire des Noirs, c’est un peu comme un bulletin annuel qui présente les progrès que les êtres humains ont accomplis pour traiter les femmes et les hommes noirs sur le même pied d’égalité que les autres. Il explique les enjeux auxquels la communauté noire a dû faire face, la contribution qu’elle a apportée et les progrès que ses membres cherchent à accomplir afin d’être considérés comme des êtres humains égaux à part entière. Il fait ressortir le rôle que nous jouons tous et toutes – personnes noires, alliés et alliées, ainsi que les autres – dans la perpétuation ou l’élimination du racisme systémique envers les femmes et les hommes noirs. Mais surtout, il donne un point de départ à celles et ceux d’entre nous qui sont déterminés à faire disparaître le racisme systémique.

À l’heure actuelle, je suis le mentor d’un peu moins de 10 personnes juste chez Rogers (en plus des personnes que j’encadre à l’extérieur de l’entreprise). C’est un assez grand nombre pour un seul dirigeant, mais c’est un travail essentiel.

C’est pourquoi je travaille aussi avec le conseil de direction pour la communauté noire du groupe Maison connectée à l’élaboration de modules de formation en leadership pour les jeunes Noires et Noirs de talent chez Rogers en vue de leur avancement professionnel.

Le Mois de l’histoire des Noirs nous permet de mettre en valeur nos racines et nous aide à tracer la voie que nous voulons suivre.

Les événements de la dernière année ont déclenché un dialogue mondial sur les injustices raciales que continue de subir la communauté noire. Quelle incidence ces conversations ont-elles eue sur vous et quelles paroles inspirantes adresseriez-vous à la prochaine génération de Canadiennes et Canadiens noirs? 

Comme je le dis parfois, la façon dont on réagit à ces événements est un indicateur de la perception des gens envers la communauté noire. Il ne faut pas oublier qu’il y a encore parmi nous des personnes dont les grands-parents étaient des esclaves. Depuis l’abolition de l’esclavage aux États-Unis en 1865, l’humanité a fait de nombreuses avancées. Il est grand temps que nous adoptions une vision plus globale de l’appartenance au genre humain et que tout le monde en vienne à considérer que chaque être humain devrait pouvoir mener sa vie équitablement.

« Je dirais aux jeunes Noires et Noirs qui me succéderont non seulement de rêver, mais aussi de viser des objectifs au-delà de ceux que nous avons atteints. »

Pour moi, l’expérience a confirmé ma façon de voir les choses. Le travail que nous accomplissons pour veiller au progrès de la communauté noire par différentes formes de militantisme est nécessaire; nous devons continuer à déployer nos efforts. Dans cette optique, je dirais aux jeunes Noires et Noirs qui me succéderont non seulement de rêver, mais aussi de viser des objectifs au-delà de ceux que nous avons atteints.

Ce sont ces personnes qui reprendront le flambeau en gardant à l’esprit que ce qui est accompli et les objectifs qui sont atteints permettent de faire avancer la cause de la communauté noire et de s’adapter à leur réalité – les règles du jeu ne sont pas équitables, alors il faut être en mesure de relever le défi.

Au-delà de cet événement, comment honorez-vous l’histoire des Noirs? 

Pour moi, c’est un exercice quotidien d’adopter une vision progressiste de la race noire. Je suis conscient de mon rôle. Mon militantisme est la poursuite sans fin de l’excellence. En tant qu’homme noir dans le monde des affaires, ma présence est importante, car nous ne sommes pas très nombreux dans ce milieu.

La façon dont je me présente chez Rogers, dans une réunion, comme leader occupant des postes de direction aux responsabilités de plus en plus vastes et déployant tous les efforts possibles pour atteindre l’excellence, ça compte, parce que, au risque de me répéter, il y a peu de gens comme moi dans l’entreprise.

Mon objectif, c’est qu’un homme noir qui entre dans une salle de conférence soit le bienvenu et qu’on ne se dise pas : « Pourquoi est-il ici? ». Nous devons éliminer l’oppression systémique qui se manifeste quand les gens perçoivent un homme noir comme constituant une menace à leur intégrité physique et normaliser la présence des personnes noires au travail et dans des postes de gestion.

Je veux aussi donner un exemple concret à suivre pour celles et ceux qui me succéderont : il peut être difficile de tenter de reproduire le parcours de figures emblématiques comme Barack Obama et Sidney Poitier, mais celui de Jerome Samuels, c’est un objectif très réaliste.