Tous les articles

Mois de l’histoire des Noirs: Les membres noirs de notre équipe racontent leur histoire

Tout au long du Mois de l’histoire des Noirs, nous avons partagé les récits et les points de vue de membres de la communauté noire, tant chez Rogers que dans nos collectivités. Aujourd’hui, nous présentons quelques membres de notre équipe qui racontent leur histoire et expliquent comment ils redonnent à leur communauté.

Voici le récit de Penny Cromwell.

Je vous raconte mon histoire. Je suis « LadyP », l’une des premières femmes MC du Canada à être intronisée au DJ Stylus Hall of Fame de Universal avec Killowatts Krew en 2007.

Je suis née à Londres, en Angleterre, et je suis arrivée au Canada en 1970. Mes parents sont originaires de la Guyane. Lorsque j’étais adolescente, j’ai eu l’occasion d’agir à titre de MC lors d’événements dans des écoles secondaires de Mississauga et, à l’époque, une femme MC c’était inusité, alors ça a attiré l’attention du monde de la musique.

Le temps de le dire, j’étais MC pour des grands noms comme Doug E Fresh, LL Cool J, Run DMC, The Fresh Prince (Will Smith), Biz Markie, UTFO et le groupe de rap Whodini, pour ne nommer que ceux-là. L’un de mes souvenirs les plus précieux est lorsque j’ai participé à un concours de MC avec le « parrain » du rap au Canada, Maestro Fresh-Wes. La lutte a été serrée, et j’ai pris le deuxième rang derrière lui dans le concours (mais, comme je suis l’une des premières femmes MC, je crois que j’ai gagné).

 


« Je ne réalisais pas à ce moment qu’en m’amusant autant, j’aurais une énorme influence sur ce que j’allais devenir et sur les autres, encourageant et inspirant les femmes et les jeunes du monde entier à réaliser leurs rêves et à marquer l’histoire en s’amusant. »


 

Aujourd’hui, je consacre mon temps à la communauté en travaillant avec les commissions scolaires locales et les Grands Frères Grandes Sœurs du Canada afin de partager mes expériences de vie, dans l’espoir que mon histoire influence quelques personnes et les guide vers une meilleure vie. Je crois fermement aux paroles de Maya Angelou « Quand vous apprenez, enseignez ». En tant que mère célibataire d’un enfant noir (ancien détenteur de record canadien d’athlétisme et le meilleur à mes yeux), je crois humblement que mon parcours parsemé d’obstacles montre que votre histoire est votre histoire, votre parcours est votre parcours, et vous seul pouvez l’écrire.

J’ai vu de nombreuses personnes servir de modèles dans ma vie. J’ai énormément de respect pour mes parents qui ont quitté la Guyane dans les années 1960, à bord d’un bateau à destination de Londres, en Angleterre, avec l’espoir d’une vie et d’une carrière meilleures. Ils m’ont montré à aimer, à respecter, à atteindre des objectifs, à apprendre de mes erreurs et à reconnaître l’importance de l’éducation. Voilà les compétences acquises sur lesquelles je compte pour élever mon fils et mener ma vie!

Voici le récit de Shemroy Parkinson.

Pour être vraiment honnête, je n’ai pas toujours aimé me trouver dans cette peau noire.

J’ai 33 ans et je suis originaire de Scarborough, mais j’ai fait la plupart de mes études primaires et secondaires à East York. Je faisais partie de la minorité, j’étais à part, j’étais tout simplement différent.

 


« J’ai presque honte de le dire, mais pendant longtemps, ce sont les autres qui ont façonné ma conception de moi. J’ai laissé ce que les autres pensaient de moi et de la couleur de ma peau me dicter la façon dont je me percevais. Je peux maintenant dire fièrement que cela ne m’atteint plus. »


 

C’est en partie grâce au travail avec mon Église que j’ai pu retrouver la fierté d’être qui je suis. Lorsque je ne travaille pas, je vais à l’église soit pour aider des jeunes à faire leurs devoirs ou pour chanter puisque je dirige la chorale de l’Église. L’approche « donnez au suivant » est très importante pour moi. Si ce n’était des bases solides que mon Église et ses membres m’ont données pendant mon enfance, je ne sais pas où je serais maintenant, et je leur en serai toujours reconnaissant.

Quelqu’un qui m’a vraiment aidé à devenir l’homme que je suis aujourd’hui, et qui est décédé il n’y a pas très longtemps, c’est mon ministre, Evan Reid. C’était assurément un homme qui avait la sagesse et la grâce. Il savait comment trouver le parfait équilibre entre « PRENDS SUR TOI, SHEM » et « TOUT VA BIEN ALLER » dans sa gestion de mes attitudes parfois intenses. Il me manque. J’ai parfois de la difficulté à me convaincre que « Je peux y arriver », mais chaque fois que j’ai des pensées négatives sur moi qui s’insinuent dans mon esprit, je me rappelle bien vite que je ne suis plus cet enfant maladroit de 6e année qui s’est fait remarquer uniquement à cause de la couleur de sa peau. Non, je suis maintenant un trentenaire maladroit, qui brille de l’intérieur et qui rayonne à travers sa magnifique peau noire.

Voici le récit de Terone Harris.

Je m’appelle Terone Harris. La famille, la communauté et le sport sont mes passions. Je suis le père d’une fille de 8 ans amusante, attentionnée et dynamique, et d’un fils de 11 mois tout aussi énergique.

Lorsque je ne concentre pas mes efforts à mes enfants ou à l’amélioration de l’expérience client en tant qu’analyste principal, Renseignements sur le service Voix, je consacre fièrement de mon temps au programme de basket-ball pour les jeunes de la ville de Brampton. J’ai la chance d’être entraîneur pour les jeunes dans l’association de basket-ball mineur à Brampton depuis près de vingt ans, et j’ai été élu à divers postes du Conseil d’administration depuis 2009.

Mon implication dans cette association me permet de contribuer directement au bien-être et au développement des jeunes de ma communauté. C’est certain, peu de choses sont plus agréables qu’être sur le terrain de basket-ball, mais les initiatives que nous proposons à l’extérieur pour promouvoir l’éducation continue, les choix de vie sains, la diversité et l’aide communautaire auprès de nos membres sont, à mon avis, celles qui ont le plus d’incidence sur leur vie. Je me sens honoré de participer à la création d’un espace où ils peuvent se sentir à l’aise d’être qui ils sont, accéder à des ressources pour acquérir de nouvelles compétences et socialiser avec leurs pairs.

 


« Cela crée un environnement dans lequel nos jeunes générations se sentent à leur place et comprennent qu’elles ont le pouvoir de perpétuer la culture de cet environnement. »


 

J’ai moi aussi compris cela grâce à des personnes qui m’ont influencé très tôt dans ma vie et qui m’ont inspiré à toujours trouver des moyens de redonner : mes parents (mes premiers entraîneurs) et mon oncle, qui était mon entraîneur bénévole dans le cadre du même programme auquel je participe actuellement. Ensemble, ils m’ont appris qu’on gagne sa vie avec ce que l’on reçoit, mais on la bâtit avec ce que l’on donne, et qu’on a une chance de changer les choses chaque fois que l’on interagit avec quelqu’un. Je m’efforce continuellement d’insuffler cette même inspiration aux nombreux futurs dirigeants de notre génération avec lesquels j’interagis, tant sur le terrain qu’en dehors.

Voici le récit de Sharon Hinds.

Tout au long de mon enfance en Guyane, mes parents m’ont inspirée à suivre mes rêves et à atteindre mes objectifs.

Ma mère a toujours été ma plus grande fan et mentore. Elle m’a enseigné quelques leçons de vie qui me servent encore aujourd’hui. Elle m’a notamment montré à toujours être humble, à rester fidèle à moi-même, à écouter les autres et apprendre d’eux, à être reconnaissante et à essayer d’apprendre quelque chose de nouveau chaque jour.

De l’âge de 7 à 18 ans, j’ai eu le privilège de fréquenter l’école de ballet, ce qui m’a donné l’occasion de danser dans une mise en scène de la pièce La mélodie du bonheur. Plus tard, j’ai été mannequin professionnelle dans les Caraïbes.

En tant que nouvelle arrivante au Canada en 1991, je me souviens de ma première entrevue d’emploi au cours de laquelle on m’a dit que je n’avais pas d’« expérience canadienne ». Je n’ai pas laissé cette réponse me décourager et j’ai défié l’intervieweur en insistant sur mes compétences et mon expérience. À la suite de mon objection, l’intervieweur a reconnu mon énergie positive et m’a offert le poste. Tout au long de mon parcours professionnel, j’ai fait l’expérience de racisme, d’âgisme et de microagressions flagrants et cachés. Par exemple, on m’a adressé des commentaires subtils comme « tu parles vraiment bien » ou « on ne dirait pas que tu es Guyanaise ». Ma croissance, mon perfectionnement et mes réalisations professionnelles n’auraient pas été possibles sans les contributions de mes alliés, mentors et parrains, dont beaucoup ne se sont pas issus d’horizons diversifiés comme les miens.

 


« Si je pouvais revivre ma vie, peut-être que j’écouterais davantage mon intuition (ma voix intérieure). Cependant, tous les choix que j’ai faits par le passé et toutes les expériences que j’ai vécues à la suite d’échecs et de réussites ont faits de moi la femme que je suis aujourd’hui. »


 

Ma passion et mon vécu sont ce qui me motive chaque jour à voir le changement se produire. Je sais que je peux avoir une plus grande influence pour défendre les initiatives d’inclusion et de diversité en faisant partie du changement afin de stimuler le changement. Aujourd’hui, je m’emploie à mentorer des diplômés des universités McMaster et Ryerson ainsi que des jeunes professionnels noirs dans des communautés marginalisées.

Voici le récit de Jessica Benjamin.

Lorsque j’étais jeune, il n’y avait pas beaucoup d’enfants qui me ressemblaient dans ma classe. Ma mère étant du Guatemala et mon père, d’Haïti, je me sentais toujours un peu différente, surtout lorsque des camarades de classe me demandaient pourquoi ma peau était sale ou pourquoi mes cheveux n’étaient pas aussi beaux que les leurs.

Ma mère me disait toujours en espagnol : « Tu ere hermosa como tu eres » (Tu es magnifique telle que tu es!).

Lorsque j’étais adolescente, je me lissais souvent les cheveux parce que je voulais toujours m’intégrer de toutes les façons possibles. J’ai continué à faire cela jusqu’à ce qu’un soir, je regarde un épisode d’Oprah, où elle parlait de race et de l’importance pour nous, les personnes noires, de nous aimer, parce que « Black is Beautiful ».

 


« J’ai maintenant deux enfants, âgés respectivement de 12 et de 17 ans, et depuis leur naissance, je m’assure qu’ils savent qu’être noir peut être synonyme de beauté et je leur répète de ne jamais laisser quelqu’un leur dire le contraire. »


 

On me dit encore aujourd’hui à quel point je suis jolie « pour une fille noire », que je suis l’une des « bonnes » ou qu’il est impressionnant que je sache parler « correctement » français et anglais, et ainsi de suite… Je remets toujours ceux qui font des commentaires de ce genre à leur place, parce que passer de telles remarques est déplacé et prouve qu’il y a encore des choses qui doivent changer. Je fais donc ce que je peux pour propulser le changement. Je consacre beaucoup de mon temps libre à mes enfants et à leur école pour parler de race et sensibiliser les jeunes à ne pas faire preuve de discrimination. De plus, je m’implique activement dans la communauté LGTB2Q+ sur différentes plateformes en ligne, aidant d’autres parents à accepter leurs enfants qui s’identifient comme membres de cette communauté. Cela est très important pour moi, car j’élève moi-même un jeune homme noir gai.

Les deux personnes qui m’inspirent le plus sont mes deux enfants, car ils m’ont permis de voir le monde de leur perspective, et j’ai appris d’eux autant qu’ils ont appris de moi. Ils sont très ouverts à moi au quotidien et me font part de leurs expériences, dont je me sers ensuite dans des blogues vidéo, à l’école, sur des plateformes en ligne, etc., où je fais part de mes réflexions sur ce que nous devons faire afin de mieux aider nos enfants de couleur. Partager nos histoires et nous montrer solidaires les uns envers les autres a une énorme incidence sur les enfants, aujourd’hui comme demain. C’est la première étape du changement!