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Mois de l’histoire des Noirs – Kanisha Anderson raconte comment elle utilise le pouvoir de l’éducation et du mentorat pour célébrer le Mois de l’histoire des Noirs

En ce Mois de l’histoire des Noirs, nous continuons de célébrer les Canadiennes et Canadiens noirs, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de notre entreprise, qui encouragent les jeunes de la communauté noire à libérer leur plein potentiel grâce au soutien et au mentorat.

Pour Kanisha Anderson, ce sont ses parents qui ont joué le plus grand rôle de mentor.

En tant que Jamaïco-Canadienne de première génération, Kanisha raconte comment la passion de ses parents pour célébrer le Mois de l’histoire des Noirs en famille a contribué à façonner son identité et son engagement à soutenir sa communauté.

Le Mois de l’histoire des Noirs est une belle occasion pour la communauté noire de s’exprimer et de mettre en lumière ses expériences. Pourquoi crois-tu que cette période est particulièrement importante pour les jeunes noirs?

Depuis mon enfance, j’aime voir à quel point le Mois de l’histoire des Noirs est une belle occasion de souligner les incroyables contributions que nous avons apportées tout au long de l’histoire. Lorsque j’étais plus jeune, tous les ans, en février, mes parents organisaient notre propre « Mois de l’enseignement de l’histoire des Noirs ». Ma mère nous emmenait, mon frère et moi, à la bibliothèque, et nous prenions autant de livres que nous le pouvions pour en apprendre davantage sur les contributions révolutionnaires des leaders noirs. Elle a fait son mot d’ordre de nous enseigner que les contributions des personnes noires ne pouvaient pas être confinées à un seul mois. Il n’en restait pas moins amusant d’en apprendre sur des gens comme Viola Desmond, Marcus Garvey, Kathleen Cleaver et Frederick Douglass, en famille.

Malgré les défis et les obstacles que j’ai dû surmonter, les récits tirés de l’histoire de nos communautés m’ont appris que je pouvais réaliser des choses incroyables et extraordinaires.

En devenant adulte, j’ai constaté à quel point il est essentiel pour les jeunes noirs de voir toute l’étendue et la portée mondiale de notre influence. Pour moi, cet apprentissage est devenu le cadre et le fondement grâce auxquels j’ai pu créer ma propre perception et compréhension de moi-même. Malgré les défis et les obstacles que j’ai dû surmonter, les histoires de nos expériences m’ont appris que j’étais capable de réaliser des choses incroyables et extraordinaires.

Au-delà de Rogers, tu es une bénévole active au sein de ta communauté. Parle-nous de certaines de tes expériences et du rôle que joue le mentorat dans ces organisations.

Pendant plusieurs années, j’ai fait du bénévolat dans des communautés partout à Toronto, particulièrement auprès de jeunes en début d’adolescence qui cherchaient à acquérir des compétences pratiques et à se perfectionner. J’ai notamment travaillé comme leader communautaire auprès des jeunes. À ce titre, j’ai participé à l’élaboration de programmes éducatifs destinés à des élèves et à des groupes sociaux pour jeunes filles. Peu importe l’organisation pour laquelle je travaillais, le message fondamental que je voulais transmettre a toujours été le même : vous avez du talent, vous êtes dignes et vous POUVEZ réaliser vos rêves les plus fous.

Les événements de la dernière année ont déclenché un dialogue mondial sur les injustices raciales que continue de subir la communauté noire. Quelle incidence ces conversations ont-elles eue sur toi et quelles paroles inspirantes adresserais-tu à la prochaine génération de Canadiennes et Canadiens noirs?

Comme beaucoup de personnes noires, les événements des dernières années m’ont anéantie, dévastée et, pour être franche, ils m’ont épuisée. Martin Luther King Jr a dit : « Une injustice commise en un lieu est une menace pour la justice en tous lieux. » Cette citation a fini par revêtir les airs d’une chanson qui se répète sans fin. C’était déchirant – et ça l’est toujours – de voir l’omniprésence du racisme, l’oppression institutionnalisée et l’assujettissement dans la société à l’échelle mondiale et dans notre pays.

Pour dire les choses directement, les injustices fondées sur la race sont épuisantes et traumatisantes. C’est surtout le cas lorsque nous voyons constamment des images, des vidéos et des rapports sur le mauvais traitement de personnes noires aux actualités et sur les médias sociaux.

Cela dit, je sais que les jeunes Canadiennes et Canadiens noirs ont souvent l’impression que la lutte contre le racisme et l’oppression nous oblige à rester « en mode attaque ». Mais pour reprendre les mots de Brittany Packnett Cunningham, éducatrice, écrivaine et activiste, la joie en soi est aussi un acte de résistance. Faire du monde une société plus juste, équitable et saine est un travail à plusieurs niveaux qui passe notamment par les contributions de personnes alliées et de complices. Il faut profiter pleinement des temps de repos. Profitez de ces moments où vous souriez au point d’en avoir mal au visage, où vous riez jusqu’à en avoir des crampes et où votre âme est réellement en vie.

Même s’il s’agit tout simplement de mettre de côté les actualités pour faire une belle promenade, vous méritez toujours votre joie et vous n’aurez jamais besoin de la « gagner ».